Les vapoteurs se sont mobilisés. En 4 jours seulement, un questionnaire en ligne a permis de sonder plus de 4 000 foyers, représentant près de 10 000 personnes en France dont 5 000 vapoteurs. Par rapport à la population générale, les résultats provisoires ne montrent pas de différence du taux de suspicion de contamination chez les vapoteurs.

Enquête française vapotage / Covid-19

Le sondage lancé par les associations AIDUCE et SOVAPE, avec la collaboration du Pr Bertrand DAUTZENBERG de PARIS SANS TABAC, a recueilli des données sur plus de 10 000 personnes en quatre jours. Le traitement provisoire des premières données sur 4 000 foyers compte 9 824 personnes, 2,5 % d’entre elles déclarent une suspicion de contamination par le Sars-Cov-2. Parmi les 4315 vapoteurs exclusifs de l’échantillon, 2,8 % suspectent être infectés. Les différences entre fumeurs, vapofumeurs, vapoteurs et non-consommateurs de produits nicotinés ne semblent pas significatives.

Suspicion similaire chez les vapoteurs et dans la population générale

Les données du sondage concernent 44 % (4315) de vapoteurs exclusifs, 8,3 % (816) de fumeurs exclusifs, 6,8 % (663) de vapoteurs aussi fumeurs et 40,9 % (4011) de non-consommateurs de nicotine . Une part des non-consommateurs de nicotine[1] sont des enfants, extrêmement peu susceptibles de symptômes. En regard des autres évaluations nationales, la part de vapoteurs et de leurs proches soupçonnant être contaminés semble proche des premières estimations en population générale.

D’autres estimations

Selon la modélisation au 31 mars réalisée par l’Imperial College de Londres, le taux de personnes pouvant avoir été infectées par le virus en Europe se situe entre 1,8 et 11,4 %. Les chercheurs avancent avec beaucoup d’incertitude une estimation à 3 % en France[2]. MG France, syndicat de médecins généralistes, a réalisé une enquête qui évalue à 2 % le nombre de diagnostiqués avec des symptômes de Covid-19 en cabinet[3] .

Enfin, selon les déclarations du président du Conseil scientifique, Pr Jean-François DELFRAISSY, le taux d’immunité dans les premières mesures dans l’Est et l’Oise serait de 10 à 15 % (total des personnes ayant pu être infectées, et donc immunisées).

L’énigme du rôle de la nicotine

À l’origine du lancement du sondage, les données intrigantes d’études chinoises et des statistiques du CDC américain[4] montrent un taux de fumeurs atteints par le Covid-19 de quatre à dix fois inférieur à la prévalence tabagique en population générale. Ces résultats interrogent sur un possible rôle de la nicotine, comme l’a évoqué sur France Info le Pr Jean-François DELFRAISSY, président du Conseil Scientifique du gouvernement[5] .

La plus grande prudence est de mise, car les données chinoises et américaines sont préliminaires et les éléments d’explication possible parfois contradictoires. Dans ce contexte, un sondage a été lancé auprès des vapoteurs, solide communauté capable de se mobiliser sur les questions de santé. Cette extraction des données de l’enquête citoyenne n’est pas strictement scientifique. Les résultats provisoires sont des indices, à lire avec précaution et diffuser pour l’information du public.

Appel aux autorités, aux chercheurs et aux médecins

Bien que portant sur près de 10 000 personnes, cette enquête citoyenne est non-conclusive sur un effet protecteur majeur de la nicotine. Les premières données ne montrent aucun effet positif ou négatif majeur du vapotage face au risque de contracter le Covid-19 pour les vapoteurs et leur entourage. Il ne confirme ni l’hypothèse d’un effet protecteur de la nicotine ni les messages alarmistes propagés contre le vapotage[6] .

Rappelons aux vapoteurs, les conseils de respecter les gestes barrières déjà diffusés : respecter une distance sociale de 2 mètres, se laver les mains fréquemment, ne pas partager son vaporisateur personnel, le nettoyer fréquemment[7].

Nous appelons les autorités de santé et le Conseil scientifique du gouvernement à mettre tout en œuvre pour affiner l’observation et fournir au plus vite des données. Les médecins devraient questionner leurs patients sur le sujet pour collecter des données exploitables sur les modes de consommation de nicotine et l’historique tabagique des patients pour améliorer les connaissances au moins observationnelles.

Nous appelons les chercheurs compétents à prendre en considération ces facteurs dans le décryptage des études existantes ou dans le cadre de nouvelles recherches.

Rappel : fumer favorise des maladies graves

En l’état des connaissances, 98 % des malades infectés par le Sars-Cov-2 en guérissent[8]. De son côté, le tabagisme entraine des maladies. Un fumeur sur deux qui continue de fumer en meurt prématurément, 75 000 décès évitables chaque année en France[9].

Arrêter de fumer reste une des meilleures préventions sanitaires. L’usage de la nicotine sans fumée, par vapotage ou substituts nicotiniques, augmente significativement les chances de réussir à arrêter de fumer.

Nous remercions très chaleureusement les très nombreux vapoteurs qui se sont mobilisés en un temps record de quatre jours pour participer à l’enquête et contribuer à la recherche de connaissances.

NOTES : 

Version .pdf de ce communiqué SOVAPE et AIDUCE

Communiqué de Paris Sans Tabac .pdf