Coup sur coup, deux études de suivi de cohortes publiées cette semaine montrent que le vapotage favorise l’arrêt du tabac. La première menée en France par l’INSERM, publiée dans le JAMA Internal Medicine [1] , montre que l’apparition de la vape en 2010 s’accompagne d’un bond de l’arrêt du tabac chez les fumeurs qui ont choisi ce nouveau produit. Ils ont eu près de 1,7 fois plus de chance d’arrêter de fumer que ceux qui ont opté pour d’autres méthodes.
En 2010, les ex-fumeurs qui avaient accès à des produits encore rudimentaires étaient plus nombreux à rechuter que ceux qui avaient opté pour d’autres méthodes, mais en 2013, c’est l’inverse, ils avaient plus de chance de succès [2] que les autres. Cette évolution est très probablement liée à une évolution majeure du matériel survenue à partir de 2012, l’explosion du nombre de boutiques spécialisées et de la scène d’entraide des vapoteurs.
L’étude des chercheurs de la Harvard School à Boston, publiée dans Nicotine & Tobacco Research [3] confirme cette évolution : le suivi de la cohorte PATH de fumeurs américains ayant opté pour la vape entre 2013 et 2015 montre que les vapoteurs au quotidien ont eu 77% plus de succès après deux ans d’arrêt de la cigarette que les fumeurs optant pour d’autres méthodes.
Ces deux études montrent que l’apparition du vapotage a encouragé des fumeurs, au profil plus dur (plus de cigarettes fumées par jour, plus de problèmes psychiques, plus de rechutes précédentes, etc.), à tenter l’arrêt de la cigarette, et que l’évolution technique de la vape a permis à un plus grand nombre d’entre eux de sortir du tabac fumé.
L’association SOVAPE appelle à la vigilance quant au traitement de l’information sur le vapotage. Il est en effet malheureux que l’évolution survenue entre 2010 et 2013 démontrée par les données de l’INSERM soit occultée, et que soit passée sous silence l’étude similaire dans son objet publiée dans Nicotine & Tobacco Research. Quel est l’intérêt de produire du doute dans le public plutôt que des connaissances ?
Une étude de Santé Publique France, publiée le mois dernier [4] a montré qu’une majorité de la population se trompe gravement sur l’appréciation de la réduction des risques du vapotage face au tabagisme. Il est donc primordial de prendre en considération les données scientifiques dans leur ensemble enrichi par un éclairage des usagers, pour apporter une information de santé publique globale, notamment dans un domaine où le dogmatisme peut parfois prévaloir sur l’intérêt des usagers.
Références
[1] Gomajee R, El-Khoury F, Goldberg M, et al. Association Between Electronic Cigarette Use and Smoking Reduction in France. JAMA Intern Med. Published online July 15, 2019. doi:10.1001/jamainternmed.2019.1483 https://jamanetwork.com/journals/jamainternalmedicine/fullarticle/2737916
[2] Voir tableau 3 de l’étude :
[3] Sara Kalkhoran, Yuchiao Chang, Nancy A Rigotti, Electronic Cigarette Use and Cigarette Abstinence Over Two Years among U.S. Smokers in the Population Assessment of Tobacco and Health Study, Nicotine & Tobacco Research, , ntz114, https://doi.org/10.1093/ntr/ntz114
[4] Voir notre communiqué du 27 juin https://www.sovape.fr/vapotage-rapport-sante-publique-france/