Le tabagisme des jeunes a baissé de plus d’un quart en France. Cette chute du nombre de collégiens et lycéens fumeurs invalide la crainte que le vapotage puisse favoriser le tabagisme.

C’est ce qui ressort des nouvelles données publiées par l’OFDT* de l’enquête ENCLASS, sur la consommation d’alcool, tabac et cannabis auprès de 20’000 jeunes.

Très bonne nouvelle, le tabagisme quotidien chez les jeunes est en baisse de 6% entre 2015 et 2018 (23,5 à 17,5%). Parallèlement, l’usage du vapotage est en hausse équivalente à 6,9% (au moins une fois dans le mois, de 12,6% en 2015 à 19,5% en 2018).

De toute évidence, ces données invalident la peur de la porte d’entrée en tabagisme des jeunes à cause du vapotage. Le type de l’étude (transversale) ne permet pas d’établir de lien de cause à effet. Mais si ces données réfutent la réalité d’un « effet passerelle », elles ne contredisent pas l’hypothèse d’un effet protecteur du vapotage. Il est possible que le vapotage se présente en alternative aux cigarettes pour les jeunes et contribue à la baisse de leur tabagisme.

D’autres études, telle que le suivi de PARIS SANS TABAC, ont mis en évidence que les jeunes qui vapotent sont une majorité à le faire sans nicotine. Les hypothèses de la « ringardisation » du tabagisme par le vapotage et d’un effet dérivatif grâce à celui-ci devraient être prises sérieusement en considération dans les prochaines enquêtes.

Malgré ces éléments, nous constatons encore des discours alarmistes sur le vapotage et les jeunes. Les données publiées par l’OFDT devraient pourtant inviter à ne plus considérer le vapotage seulement sous l’angle d’un risque réduit, mais aussi envisager l’opportunité qu’il offre aux jeunes d’éviter d’essayer la cigarette. Alors que l’essai de cigarette finit dans 7 cas sur dix par un tabagisme régulier.

La société française ne doit-elle pas envisager de réfléchir au sujet, comme la question de l’accès aux préservatifs aux lycéens a pu être mise sur la table à une autre époque?

Face aux 25% de jeunes de 17 ans qui sont fumeurs quotidiens actuellement (Santé Publique France – BEH du 28 mai 2019), leur donner le droit à la réduction des risques pourrait entraîner un gain en santé publique considérable. A minima, le vapotage pourrait faire reculer l’âge d’entrée en tabagisme, voire éviter cette entrée.

Ce sujet sera largement exploré lors du prochain Sommet de la Vape organisé par l’association SOVAPE le 14 octobre 2019 à Paris. L’OFDT sera présente pour une présentation et des spécialistes de santé publique anglais et américains présenteront des données sur l’effondrement du tabagisme des jeunes et le vapotage dans leur pays respectifs.

*OFDT : l’Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies