Une première étude, publiée dans l’International Journal of Environnement Public Health (IJERPH), défriche le rôle et la pratique pour l’arrêt tabagique des magasins de vape en Suisse. Sovape a participé à l’équipe de recherche.

Le vapotage est la plus utilisée des aides pour arrêter de fumer en Suisse. L’étude publiée en accès libre dans la revue scientifique IJERPH est la première recherche à faire un état des lieux du rôle et des pratiques des vapeshops helvétiques. L’enquête a reçu des réponses de 70 magasins sur les 130 contactés. Plus de 82 % des répondants déclarent délivrer des conseils pour aider leurs clients à arrêter de fumer.

Plus des trois quarts (76,5 %) des magasins voient des fumeurs envoyés par leurs médecins pour être aidés dans leur arrêt tabagique. « Quel que soit le dispositif recommandé, la plupart des managers recommandent aux fumeurs de commencer par une concentration élevée de nicotine, ce qui correspond aux recommandations des médecins concernant les substituts nicotiniques de pharmacie », soulignent les auteurs. Face à des cas hypothétiques de problèmes d’ordre médicaux, de 60 % à 80 % des vapeshops se montrent compétents.

Nécessité d’une formation spécifique

En l’état, seuls 10% des répondants ont suivi un cours spécifique sur l’arrêt tabagique à l’aide de la vape, mais 79 % se disent intéressés à en suivre une. En conclusion, les auteurs recommandent la mise en place d’une formation sur le conseil et l’accompagnement à l’arrêt tabagique pour les magasins de vape en Suisse.

« Le mieux serait que les employés des boutiques de vape suivent une formation standardisée avant de conseiller les clients. Cette formation standardisée pourrait, par exemple, être développée par la communauté de la vape elle-même, en collaboration avec des professionnels de désaccoutumance au tabac. Une certification comme celle qui existe en France pourrait servir de modèle [Amzer Glas-CIMVAPE]. Cela pourrait aider les professionnels de santé à identifier les boutiques de vape de bon niveau et à y orienter leurs clients pour une assistance et des conseils sur les produits. De tels partenariats sont en place au Royaume-Uni [page du NHS]. En retour, les propriétaires de boutiques de vape pourraient éduquer les professionnels de santé sur le vapotage et les préférences des clients en matière de dispositifs de vapotage et d’e-liquides »

L’enquête a été dirigée par Sandra Joss, de l’Institut de premier recours de l’Université de Berne (BIHAM), et supervisée par le Dr Reto auer, qui mène actuellement l’étude ESTxENDS sur l’efficacité et la sécurité de la vape pour arrêter de fumer. L’équipe pluridisciplinaire de recherche comprend notamment le Pr Jean-François Etter, de l’Institut de santé globale de Genève, qui a participé au Sommet de la vape 2018 – la vidéo de sa conférence -, ainsi que Philippe Poirson, de l’association Sovape, pour apporter un point de vue d’usager et défenseur des droits à la réduction des risques.

Reférence :

Joss, S.; Moser, A.; Jakob, J.; Tal, K.; Etter, J.-F.; Selby, K.; Schoeni, A.; Poirson, P.; Auer, R. Counseling in Vape Shops: A Survey of Vape Shop Managers in Switzerland. Int. J. Environ. Res. Public Health 2021, 18, 10861. https://doi.org/10.3390/ijerph182010861