Le Public Health England a mis à jour son rapport sur le vapotage, dont la précédente version datait de 2015. Plus de 400 études sélectionnées après révision permettent aux auteurs de confirmer que les fumeurs passant au vapotage réduisent massivement leurs risques sanitaires et n’en occasionnent plus à leur entourage.

Vapoter réduit d’au moins 95% les risques par rapport à fumer des cigarettes, réaffirme avec force l’autorité de santé publique anglaise. Le vapotage est associé à une amélioration des arrêts tabagiques et à l’accélération de la baisse du tabagisme britannique.

Malgré cela, la peur et le doute envers le vapotage et les fausses idées sur la nicotine progressent dans le public. Ce climat a inhibé le mouvement de sortie du tabagisme vers le vapotage, qui plafonne à 3 millions d’usagers au Royaume-Uni. Aucune donnée probante ne montre un “effet passerelle” du vapotage vers le tabagisme chez les jeunes, tandis que les adolescents sont de moins en moins à fumer.

Le Public Health England appelle les professionnels de santé à se mobiliser pour soutenir les fumeurs à arrêter de fumer à l’aide du vapotage. L’organisme de santé publique suggère un aménagement d’espaces vape dans les lieux de santé et la disponibilité de vapoteuses pour encourager les fumeurs à abandonner les cigarettes.

Le même jour, le Lancet ouvrait ses colonnes aux Prs John Newton, Martin Dockrell et Tim Marczylo, cadres de l’agence de santé anglaise, pour tirer les enseignements et mettre en perspective les connaissances de ce second rapport. Selon leur analyse, les données probantes sur la vape sont encore incomplètes, mais se révèlent suffisantes pour orienter une politique de santé publique.

“L’ampleur des méfaits du tabagisme exige de prendre des décisions audacieuses et défendables sur le vapotage avec une information imparfaite”, déclarent-ils. Les autorités outre-manche disposent de données mensuelles sur la prévalence tabagique et l’utilisation du vapotage, un suivi rapproché qui permet d’évaluer rapidement les effets de l’audace.

Six questions principales doivent cadrer le débat sur le vapotage

Auteurs d’une tribune publiée dans le Lancet, les cadres de l’agence de santé publique anglaise examinent six questions clefs pour bâtir une politique de réduction des risques du tabagisme incluant le vapotage.

  • Quelle réduction des risques pour le vapoteur et pour son entourage ?
  • La cigarette électronique aide-t-elle les fumeurs à cesser de fumer ?
  • L’expérimentation augmente-t-elle le tabagisme des jeunes ?
  • Faut-il autoriser le vapotage dans les espaces publics fermés ?
  • “Légitimer” le vapotage affaiblit-il la lutte contre le tabagisme et l’impact des mesures ?
  • Comment se prémunir des conflits d’intérêt de l’industrie du tabac ?

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