Selon Santé publique France*, le vapotage est l’outil d’aide le plus populaire pour arrêter de fumer, il a déjà permis à plus de 700 000 Français de sortir du tabac. Plusieurs signaux montrent que les fumeurs semblent se détourner de cette opportunité au risque de ralentir la baisse du tabagisme en France.
* Baromètre santé – MAJ 12 octobre – Santé Publique France
Contexte : Sondage exclusif BVA pour SOVAPE présenté au Sommet de la vape le 14 octobre à Paris
Dans la perspective du Sommet de la vape qui s’est déroulé le 14 octobre prochain à Paris, l’association SOVAPE a commandé au mois de juin un sondage à BVA pour disposer d’une photo de la perception des risques Vapoter Vs fumer. Il est assorti d’une question sur la nicotine. Il était prévu, de longue date, que l’enquête soit menée début septembre, c’est donc fortuitement qu’elle a été réalisée dans un moment de grande confusion due à la « maladie mystérieuse » aux États-Unis. Les autorités de santé américaines reconnaissent aujourd’hui que des produits frelatés et illicites en provenance du marché noir (huiles pour THC) sont à l’origine des graves problèmes de santé et des décès.
3 Français sur 5 pensent que vapoter est au moins aussi dangereux que fumer.
Selon le baromètre annuel publié par Santé publique France, un Français sur deux (51%) considérait le vapotage autant, voire plus nocif que la cigarette, un sentiment qui a augmenté de 10% entre 2014 et 2017. Cette évolution de la perception des risques va à l’inverse de nombre d’études médicales et scientifiques plutôt rassurantes.
D’après le sondage réalisé en septembre 2019 par BVA (en annexe) :
- Seuls 7% des français savent que vapoter est beaucoup moins risqué que fumer ;
- Ils ne sont que 25% à penser que c’est peu ou beaucoup moins risqué ;
- 59% pensent que vapoter est autant voire plus risqué que fumer ;
- Et 15% avouent ne pas savoir.
En cumul, 75% des Français se trompent sur les risques du vapotage comparé à ceux du tabagisme. Voir sondage BVA en annexe.
80% pensent que la nicotine est cancérigène
BVA a également interrogé le panel sur la perception des dangers de la nicotine, une composante cruciale pour l’arrêt du tabac, présente dans les e-liquides et dans les substituts nicotiniques.
À la question « Pensez-vous que la nicotine est cancérigène ? », 80% des réponses sont affirmatives. Il est pourtant établi scientifiquement et de longue date que ce n’est pas le cas. C’est un message que délivre régulièrement l’INCa afin d’inciter les fumeurs à se servir de la nicotine pour sortir du tabagisme.
La diabolisation de la nicotine, à tort, renforce le climat anxiogène sur le vapotage.
Téléchargez le sondage complet BVA pour SOVAPE (.pdf 705 Ko)
Les français n’osent plus essayer le vapotage pour arrêter de fumer
Pour mesurer les conséquences de la crise de la « maladie mystérieuse » américaine sur le terrain, SOVAPE a demandé à la FIVAPE* des données chiffrées sur le marché des boutiques physiques et Internet :
- Sur la période de rentrée habituellement dynamique (de +15 % en 2017 et 2018), les « nouveaux inscrits » sur Internet ont baissé de 10% environ.
- Les boutiques spécialisées ont vu leur chiffre d’affaires moyen baisser de 20 à 30%
- Cette baisse concerne essentiellement le segment des petits équipements « kits simples », des dispositifs spécifiquement dédiés aux vapoteurs débutants.
- Tous les témoignages concordent et confirment que sur les mois d’août et septembre, il n’y a presque plus de « démarrage » en boutique.
Les administrateurs de la FIVAPE** indiquent qu’en 7 ans d’observation, jamais une séquence médiatique n’a provoqué un impact aussi important et généralisé. Même les vapoteurs plus anciens se montrent inquiets et posent de nombreuses questions. Ils rapportent aussi une défiance très forte de leur entourage vis-à-vis de leur pratique du vapotage et de leur consommation de nicotine.
** FIVAPE : filière professionnelle du vapotage indépendante de l’industrie du tabac, qui regroupe des commerçants et des fabricants / plus de 700 adhérents, soit 25% de la profession.
Des fumeurs en début de sevrage cessent de vapoter au risque de retomber dans le tabagisme
SOVAPE a également consulté les animateurs de groupes auto-support tels que VAPE INFO SERVICE ou JE NE FUME PLUS.
Fondés sur leurs statistiques, leur sentiment rejoint les observations faites en boutique spécialisée :
• Beaucoup moins d’inscrits pour démarrer un sevrage tabagique à l’aide du vapotage
• Moins de démarrages de l’arrêt du tabac (tout court)
• 25% d’interaction en moins dans les groupes, notamment au sujet du vapotage
• De grandes inquiétudes chez les vapoteurs réguliers
• Des abandons du dispositif en plein sevrage avec parfois le refus de recourir en alternative aux substituts nicotiniques traditionnels.
Les aides à l’arrêt sont remises en cause et les candidats à la « défume » semblent repousser leur projet. Les tentatives d’arrêt franc pourraient redevenir la norme, malgré le taux d’échec et malgré les efforts récents des pouvoirs publics pour inciter les fumeurs à se faire aider (Mois Sans Tabac).
Sommet de la vape : un évènement unique pour échanger avec les meilleurs spécialistes français et internationaux de la réduction des risques et de la lutte contre le tabagisme
Revue de presse du Sommet [ en cours de MAJ ].
Individuels ou collectifs, quels sont les risques et les potentiels du vapotage pour lutter contre le tabagisme qui fait 75 000 morts évitables par an en France ?
À un mois du démarrage du Mois Sans Tabac, la défiance vis-à-vis du vapotage et de la nicotine pourrait avoir de lourdes conséquences sur la dynamique positive engagée depuis plusieurs années en France. D’après Santé publique France, 55% de Français privilégient l’arrêt franc, 75% des autres utilisent la nicotine soit avec la vape (56,4%) soit avec les substituts nicotiniques (18,3%).
Le 3e Sommet de la vape a réuni le 14 octobre 2019 un panel d’experts français, anglais et américains en science, médecine et santé publique, ainsi que des consommateurs :
- Dr Léonie Brose, du King College of London, co-auteure du rapport scientifique du PHE « au moins 95% moins nocif », fondateur de la politique menée en Angleterre pour promouvoir le vapotage auprès des fumeurs ;
- Dr Lion Shahab, de University College of London, auteur de nombreuses études, dont un suivi des toxiques chez des vapoteurs, fumeurs et utilisateurs de substituts nicotiniques ;
- Pr Benoit Vallet, Conseiller maître à la Cour des comptes. Ancien Directeur de la Direction Générale de la Santé ;
- Pr Bertrand Dautzenberg, pneumologue APHP, président du comité des normes AFNOR pour les produits du vapotage et coordinateur du 1er rapport sur la vape pour le ministère de la santé (2013 à la demande de Marisol Touraine, alors ministre de la Santé) ;
- Dr Anne Borgne, présidente du Respadd, coordinatrice de l’étude en cours « Smartvape : vaporisateur personnel et suivi tabacco » ;
- PhD Jacques Le Houezec, neuroscientifique spécialiste de la nicotine, initiateur du premier Sommet de la vape en 2016 ;
- Pr David Levy, de l’Université de Georgetown (Washington DC) auteur de 250 publications, soutenu par l’OMS, spécialisé dans l’évaluation des consommations de tabac et vape ;
- Louise Ross, ancienne directrice des Stop Smoking Service de Leicester, pionnière de l’intégration de la vape dans les services d’aide à l’arrêt du tabac, initiatrice de la campagne « Time to Switch » ;
- Les organisations ou agences INCa, OFDT et Santé publique France pour des présentations de leurs données ;
- Et de nombreux autres intervenants : Jean-Pierre Couteron (président du comité de programmation), Dr William Lowenstein, Dr Marion Adler, Marion Mourgues (tabacologue), Nelly D’Elia (co-fondadrice d’un réseau de boutiques de vape spécialisées depuis 2010), Brice Lepoutre (fondateur du forum e-cigarette en 2008).